Syrie, 1 avril 2016
De la citadelle, nous avons vue sur la ville de Palmyre et le site antique. Des explosions et des plumes de fumée noire sont omniprésentes – les russes sont en plein déminage…. Le pont métallique qui mène à la citadelle est détruit : Daech l’a fait sauter en battant sa retraite, mais la citadelle n’est pas trop atteinte. Pendant que le Général Samir donne des explications aux journalistes, je passe à côté d’une tente blanche. A l’intérieur, trois soldats sont en train de boire le thé et ils m’en proposent. Ravie, j’enlève mes chaussures et les rejoins sur le sol recouvert de tapis. Le thé est fort, chaud et très sucré, comme il se doit. Les soldats, dont un est originaire de Homs, me disent qu’ils sont à Palmyre depuis 5 mois et qu’ils ont perdu 7 camarades pendant la bataille.
Dans la ville de Palmyre c’est une scène d’apocalypse. Plus rien ne reste de l’avenue centrale que des cratères tous les 100m et des blocks de bitume parsemant le passage. Les maisons sont en ruines, les palmiers symboles de la ville sont ravagés. A part les soldats, la ville est déserte. Le lion d’Athéna, statue mythique de 15 tonnes est en morceaux, le nez du lion gisant par terre.
Le temple centrale n’existe plus et des tags indiquent que l’entrée est interdite sauf avec la permission de Daech. Cependant, la plupart des murs et des colonnes du site antique sont toujours intacts. Je me balade parmi ces pierres gigantesques. Des soldats sont partout, mais leur présence ne semble pas incongrue, et ils sont très accueillants. Je touche la pierre jaune, je sens ses courbes millénaires sous ma paume, et j’imagine que je suis en communion avec une force puissante; celle de l’Histoire— notre histoire.